La FIFA n'a pas renoncé à instaurer le 6+5 dans le football (six joueurs nationaux alignés au coup d'envoi sur onze dans chaque club), même si elle sait qu'une réforme si révolutionnaire prendra du temps. Ce mardi, dans France Football, elle précise le calendrier qui pourrait lui permettre de mener à bien son projet pour la saison 2014-2015.
Jérôme Champagne, directeur des relations internationales de la Fédération internationale, confie au bi-hebdomadaire : «Nous pourrions débuter par un 3+8 en 2011-2012. Nous passerions ensuite à 4+7 en 2012-2013, etc.» L'objectif de cette ''méthode douce'' serait de donner aux clubs qui sont gros consommateurs de joueurs étrangers le temps de digérer cette évolution réglementaire. La FIFA a pris confiance sur ce dossier en voyant la FIFpro (le syndicat des joueurs) rejoindre sa position, ainsi que différentes personnalités comme Johan Cruyff ou José Mourinho.
Les plus farouches opposants au projet sont la commission européenne (qui émet en principe absolu la non-discrimination sur le critère de la nationalité), l'UEFA (qui préfère la notion de joueurs formés localement) et la Premier League anglaise. Le droit européen, notamment, paraît bien difficile à contourner. Mais récemment, un rapport de l'Institut pour les affaires européennes écrivait que le 6+5 était compatible avec les lois, la discrimination évoquée étant «indirecte, nécessaire et proportionnée». Voilà un match qui risque de jouer les prolongations.